Madame David a grandit dans une famille aisée, entourée de ses parents stricts et comme seule compagnie, les domestiques. Elle a appris les bonnes manières, à se tenir correctement en public, madame David n'a jamais commis aucun écart, se contentant d'obéir. Avec son attitude irréprochable, elle espérait avoir les félicitations de ses parents, ou recevoir ne serait ce qu'un peu d’attention de leur part. Pourtant, il n'en fut rien, madame David grandit, se faisant à l’idée de ne jamais être un grand centre d'intérêt pour ses parents, ils passaient devant elle sans la voir, comme si elle n'était qu'un fantôme.
Elle était la digne héritière de la famille et se devait de suivre les traces de ses ancêtres, c'était ainsi de génération en génération. Il fallait rester sur ce chemin droit tout tracé, seulement, à force, elle eu marre de marcher si droit et voulut essayer les virages. Elle renonça à une fortune colossale, un monde d’argent et d’or, une vie aisée où elle n’aurait jamais eut à se soucier des traquas qu’ont le commun des mortels. Au lieu de ça elle s’est enfuit avec un homme, un moldu même ! Une personne modeste, mais au cœur aussi doux que de la guimauve, qu'elle aimait tendrement. Si à certains moments elle s'est demandée ce qu’aurait pu être sa vie si elle était restée là-bas, jamais elle ne regretta son choix. Et encore moins quand aujourd’hui, elle tenait dans ses bras, la réponse à toutes ses interrogations. Un petit bébé d’à peine quelques mois. Alexia. Et madame David savait qu’elle n’aurait pas pu avoir une meilleure vie que celle-ci.

Alexia et sa famille vivaient au bord de la forêt, son père étant garde-chasse ils n’avaient pas vraiment le choix. C’est dans ce petit coin isolé que la jeune fille grandit, elle n’était pas aussi dégourdie que toutes les enfants de son âge, elle était même très calme comparée aux autres. Elle avait peu d’amis, sa timidité ne l'aidant pas, elle se disait solitaire, ça lui allait ainsi. L'école était très loin. elle passait beaucoup de temps dans les trajets, et même si ça aurait déplût à n'importe qui, Alexia, aimait bien ces moments de calme, seule dans le bus, elle ne s'ennuyait jamais ! Son père lui avait appris la patience, il lui avait aussi appris à apprécier les choses simples, la nature, la forêt.

Alex adorait ça finalement, vivre dans la forêt. Elle faisait de longues balades, retrouvant son chemin à travers des arbres qui à première vue étaient tous semblables, mais quand on regardait bien ils étaient tous différents des uns des autres, ils étaient uniques.
Souvent au cours de ses marches elle apercevait des animaux, des lapins qui s'enfuyaient à son approche, quelques écureuils qui s'amusaient dans les arbres et toutes sortes d'oiseaux.
Un jour lors d'une promenade avec son père, elle avait même eu la chance de voir un véritable cerf, ils s'étaient arrêtés tous les deux, comme paralysés, devant eux le cerf si majestueux buvait tranquillement à même la rivière, le regard d'Alexia ne pouvait pas se détacher de lui, elle avait vu des cerfs dans des livres d'images, mais ce n'était rien comparé à ce qu'elle avait sous ses yeux, la sensation de joie était telle qu'un sourire était scotchée sur ses lèvres, émerveillée.

La jeune fille adorait les animaux et vivre dans la forêt ne faisait que renforcer cette affection qu’elle avait pour eux. Elle se plaisait souvent à regarder les majestueux hiboux, apporter quelques carottes pour les lapins ou encore approcher quelques hérissons, eux au moins n’avaient pas le temps de s’enfuir ! C’est ainsi qu’en rentrant d’une promenade, Alexia vit un petit écureuil blessé au sol. Elle était incapable de le laisser dans cet état, rien que de le voir ainsi, lui déchirait le cœur. Elle le prit délicatement et l’emmena chez elle. Pendant des semaines, elle le soigna, elle s’occupa de lui comme on s’occupe d’un enfant, s’assurant jour et nuit qu’il aille bien. Une fois rétabli, il resta à ses côtés, au départ, c’était pour s’assurer qu’il se remette bien, mais finalement elle ne quitta jamais son écureuil, ou alors est ce l’écureuil qui ne quitta jamais Alexia, personne ne savait vraiment, elle décida de donner un nom à cette boule de poil : Scrat.

Alexia menait une vie d'enfant ordinaire, bien qu'elle se sentait plus à l'aise avec les animaux qu'avec les humains. Elle n'avait aucune connaissance du monde magique, elle était sûrement trop jeune, c'est le monde magique qui vint à elle, aussi silencieusement qu'un voleur dans la nuit. Les nuits étaient si douces, si belles, voir les étoiles dans le ciel et sentir la lumière de la lune était rassurant, pourtant ça ne suffisait pas à Alexia. Comme beaucoup de petites filles de cinq ans, elle avait peur du noir, de l'intensité de la nuit. Tous les soirs sa mère lui mettait une veilleuse, elle la rassurait en disant que cette lumière avait le pouvoir d'éloigner les monstres et ça suffisait à Alexia pour s'endormir tranquillement. Pourtant, un soir en pleine nuit, sa veilleuse tomba en panne, Alex était morte de trouille, tremblante dans son lit, la gorge nouée, elle ne pouvait pas appeler sa mère. Paralysée, elle sentait des ombres partout autour d'elle, elle ferma les yeux, priant pour que ce ne soit qu'un mauvais cauchemar ou que la lumière se rallume. Quand elle rouvrit toutes les lumières de sa chambre étaient allumées, sans aucune explication rationnelle, comme par... Magie ! C'est ainsi que la petite fille découvrir ses pouvoirs, le lendemain sa mère lui expliqua sa nature de sorcière, ses pouvoirs et lui raconta tout le monde magique. Alexia se sentait tellement spéciale, elle découvrait un nouvel univers et ça la rendait si heureuse !


La jeune fille grandit, sa vie changea quelque peu, elle était toujours aussi réservée et proche des animaux, elle ne portait pas beaucoup d'intérêt à l'école, mais il y avait bien une chose qui la ravissait, c'était d'apprendre, sans cesse augmenter son savoir sur le monde magique. Dès qu’elle rentrait chez elle, sa mère lui donnait des cours, elle lui apprenait à maîtriser peu à peu ses pouvoirs. Elle lui partagea toutes ses connaissances sur le monde sorcier, ainsi que l’existence de Poudlard, Alexia avait hâte d’intégrer cette grande école, elle voulait être prête pour le jour où elle y entrerait, elle ne cessait de dépasser ses limites. Elle avait beau être travailleuse, elle n'oubliait jamais d'aller se balader avec son père, il se sentait perdu par tout cet univers sorcier, mais il avait en commun avec sa fille, leur amour pour la nature.
L’année de ses onze ans lui sembla interminable, elle rêvait de la lettre jour et nuit, passant son ennui à jouer avec Scrat et apprendre encore et encore, c'était si dur pour elle d'attendre, elle était incapable de tenir en place et quand finalement elle reçut la lettre, elle se sentit soulagée, comme si un poids venait d'être enlevé de son coeur.

Comme toute jeune sorcière elle du passer au chemin de traverse, surexcitée, elle avait du mal à tenir en place, sa mère peinait à la suivre, il y avais tellement de choix, tellement de choses à acheter, le moment le plus important fut le choix de la baguette, enfin c'est plutôt la baguette qui la choisissa à vrai dire et sa mère avait beau l'avoir prévenue, ça restait très impressionnant ! C'était aussi un premier contact réel avec le monde sorcier, voir toutes ces personnes comme elle et qu'elle retrouverait à Poudlard dans peu de temps, c'était fabuleux, elle ne s'était jamais autant sentie à sa place.
Quand elle arriva à la gare, elle du dire au revoir à ses parents, elle savait qu'elle ne les reverrait pas avant quelques temps, elle était un peu triste, mais d'un autre côté elle était surexcitée, elle avait l'impression de partir pour une nouvelle aventure, car elle n'en doutait pas, sa vie à Poudlard serait mouvementée ! Dans le train elle parla à tout le monde, une vraie pipelette, elle ne cessait de parler de toutes les choses qu'ils allaient apprendre et de s'extasier sur tout ce qu'elle voyait. Evidemment, tout le monde ne partageait pas son enthousiasme, mais elle se trouva quelques amis, sa joie de vivre emportait tout le monde. Scrat eut aussi l'occasion de se faire des amis, elle n'était pas la seule à avoir un animal, bien qu'il n'y ait aucun autre écureuil dans le lot, Alexia se sentait comme au paradis. Années après années, elle grandit à Poudlard, retrouvant ses amis et s'en faisant des nouveaux. Elle se sentait ici chez elle, et bien qu'elle agaçait encore beaucoup de monde à savoir tout sur tout, elle était tout simplement elle, la fille aux écureuils.