I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Non, l’idée que sa meilleure amie ne serait peut-être pas disponible ne lui était pas venue à l’esprit. Non, c’était bien trop compliqué pour elle, de comprendre ce genre de chose. Comprendre que le monde n’était pas à sa disposition. Pourtant, elle le savait, que sa meilleure amie ne la rejetterait pas. Et puis si besoin, elle avait toujours de quoi payer une chambre aux Trois-Balais. Si cela s’avérait nécessaire bien entendu. Pour l’heure, Mikayla venait tout juste de quitter son père, sa belle-mère, ce qu’il restait de sa famille. La capuche de sa veste remontée sur la tête, elle marchait seule sous la pluie. Car oui, les nuages avaient fini par mettre leur menace à exécution. Et seule, sous la pluie, avec la nuit qui approchait, elle marchait sans s’arrêter. En réalité, elle voulait trouver un coin pour transplaner. Mais pas tout de suite. Elle voulait laisser à Ashley le temps de voir son mot, de prévenir sa tante, de faire ce qui était nécessaire. Passant près d’un fast food, la jeune fille décida de s’y arrêter. Dévorant littéralement deux hamburgers – sans prendre un gramme, comme toujours – et des frites, elle traina son repas en longueur pour rester jusqu’à la fermeture. Une fois dehors, la demoiselle recommença à marcher. Mais pour être honnête, elle tombait littéralement de sommeil. C’est finalement sur un banc, protégé par un abri de bus, que la jeune femme s’allongea. Sa valise sous sa tête, son sac serré tout contre elle, elle finit par s’endormir, tremblant de froid.

C’est une femme, qui la tira de son sommeil, au petit matin. Agacée par la présence de la gamine, elle la réveilla sans ménagement pour la faire bouger d’ici. Chaque muscle de son corps lui étant douloureux, il lui fallut un moment pour se relever. Elle finit par s’étirer et par prendre ses affaires, pour s’en aller de cette furie qui ne cessait de lui hurler dessus, combien c’était scandaleux comme comportement. Elle l’aurait bien étranglé, pour la peine, si elle n’avait pas été presque sûre que l’abri de bus fût filmé. Ses affaires avec elle, elle s’était dirigée vers des toilettes publiques, dans lesquelles elle s’était enfermée. Se passant de l’eau sur le visage, la demoiselle s’était regardée un instant dans le miroir. Bon, ça allait. Elle ne faisait pas trop peur. On ne voyait pas trop qu’elle avait passé la nuit sur un banc. C’était … Passable ?

Transplanant finalement la demoiselle se retrouva bien vie à Pré-au-lard. Ignorant tout le monde, elle se dirigea en silence vers la taverne des Trois-Balais. A l’intérieur, pourtant, elle ne retrouva pas Ashley, non. N’avait-elle pas reçu sa lettre ? Ou bien peut-être est-ce qu’elle dormait encore ? Après tout, il était tôt. Se tenant dans l’entré, elle ne remarqua pas que la propriétaire des lieux arrivait juste derrière elle, en la fixant avec un air mauvais. Elle était toute mouillée, elle mouillait le sol et en plus, elle trimballait sa valise pleine de boue derrière elle. La tenancière lui jeta une serviette sur les épaules et s’empara sa valise, ce qui la fit sursauter.

- Bonjour … Miss Willem-Sparks ? Est-ce que … Ashley elle est là ?
- Non pas pour l’instant. Vous êtes ?
- Mika. Mikayla en fait. Je suis … Je lui ai dit que j’arriverais aujourd’hui.
- Elle ne devrait pas tarder à rentrer. Je vais vous offrir quelque chose de chaud à boire. En attendant, asseyez-vous à une table et ne bougez pas. Vous êtes en train de tout mouiller.

S’exécutant sans un mot, Mikayla s’assit à la table la plus proche, la serviette sur ses épaules. Elle aurait put utiliser un sort pour se sécher mais elle n’en avait pas la force. Elle était vide de toute forme d’énergie. Elle était dépitée. Elle accepta volontiers le chocolat chaud et le croissant que la tavernière lui apporta. Malgré son air visiblement méfiant d’ailleurs. Serrant la tasse entre ses mains, elle attendit patiemment. Le temps passait. Les minutes s’écoulaient. Et toujours pas d’Ashley …

I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Mikayla attendait donc patiemment – plus ou moins hein, il s’agissait quand même de Mikayla et la patience n’était pas franchement son fort – le retour de sa meilleure amie dans son antre. En fait, elle n’avait pas franchement prévu que la jeune Ashley ne soit pas là quand elle arriverait. Elle aurait pensé que sa lettre – enfin son petit mot – serait lu et qu’elle serait là pour l’accueillir. Elle n’imaginait en aucun cas devoir attendre de sécher à une table, avec une tasse de chocolat chaud, en attendant qu’elle ne revienne. Surtout que la tante d’Ashley lui lançait des regards meurtriers. Mikayla était loin de se douter qu’en réalité, Eden n’appréciait pas trop d’être face à la fille qui était sans doute responsable des nombreuses convocations de la belle dans le bureau des différents professeurs de l’école. Eden était d’autant plus en colère que pour cette raison elle avait rencontré le professeur Baumgartner qui avait un bureau dans un état lamentable. Elle avait d’ailleurs manqué de faire une crise cardiaque la première fois qu’elle était entré dedans et elle avait dut se retenir pour ne pas la supplier de la laisser ranger. Comme quoi … Pauvre Mikayla, elle était très mal tombée. Mais quand enfin Ashley poussa la porte des Trois Balais, Mikayla fut soulagée. Pourtant, elle n’osait pas demander à Ashley où est-ce qu’elle était passée de peur de le regretter. Fronçant simplement les sourcils en attendant que celle-ci ne la remarque, elle fit de son mieux pour ne pas se faire remarquer. Même si Ashley avait une valise et que c’était louche. Elle préférait ne pas savoir non. Elle n’avait même aucune envie de savoir. Elle avait eu son compte de mauvaises nouvelles et pour l’instant, elle voulait juste un toit sous lequel crécher. Si Eden le voulait bien, bien sûr …

« Mais … Mais … Mika ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi es-tu là ? Je te manque déjà ? ». Levant les yeux au ciel, Mikayla ne put s’empêcher de sourire quand même. Ashley était con quand elle s’y mettait, mais elle était tellement mignonne et adorable qu’elle ne pouvait rien lui dire. De toute façon, elle était bien trop chou pour qu’on lui fasse quoi que ce soit. Raison pour laquelle d’ailleurs elle avait tellement maudis Tyler de lui avoir fait autant de mal. Pauvre Ashley, comment pouvait-on lui faire quelque chose comme ça … « Tient Ashley, j’ai trouvé ça sur ton lit, seulement je ne sais pas d’où ça peut venir, ni même comment c’est apparu. Puisque j’étais assise sur ton lit, je me suis lever pour regarder par la fenêtre deux secondes et il était là … Et ne me dit pas que c’est … Comme par magie je sais que c’est pas possible … Bien entendu j’ai lu ce qu’il disait, je pensais qu’il était pour moi, mais c’est pour toi ». Euh … Mikayla buga clairement l’espace d’un instant. Depuis quand Ashley avait une cousine ? Il allait falloir qu’elle lui explique là. Parce que quand on lui disait cousine d’Ashley, elle pensait à cette garce de Serpentard qui trainait avec la pétasse de Peperoni et la sans cervelle de Jenkins. Mais encore une fois Mikayla ne voulait pas chercher à comprendre et elle se contenta de grogner un bref salut à l’attention de Maylis. La pauvre … Il fallait dire que Mikayla était très engageante comme fille, n’est-ce pas … « Bienvenue chez moi dans ce cas … Mais dit moi qu’est-ce qu’il se passe ? ». Elle savait pas lire ? C’était exactement la question qu’elle ne voulait pas qu’on lui pause …

« Longue histoire, ma belle-mère est une sale … ». Elle marqua un temps d’arrêt, en raison de la présence de la jeune Maylis. Hum … « … péripatéticienne ». Comme quoi quand elle voulait elle était quand même capable de faire attention à ses mots. Au même instant, Eden déboula pour saluer Ashley, mettant Mikayla encore d’avantage mal à l’aise. « Bon, Ashley, je dois sortir faire des courses, je ferme le bar pour la journée et j’emmène Maylis. Ne faites pas de bêtises. Et si jamais elle reste ici, tu peux l’installer sur un matelas gonflable. Nous, on file, débrouille-toi pour te nourrir. Et ne la laisse pas tout salir ! ». Sur ces mots, Eden disparut avec la petite fille, pour se préparer sans doute avant de partir. Mikayla quant à elle regarda longuement Ashley comme si elle pouvait arriver à trouver ce qu’elle lui cachait en la fixant assez longtemps. « Ta tante n’a pas l’air de beaucoup m’aimer … Tu es sûre que je devrais rester ? ».

I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Mikayla semblait finalement bien plus fragile qu’elle ne voulait bien l’admettre. Une petite fille avec un cœur brisé, voilà ce qu’elle était. Et maintenant qu’on la menaçait de devoir partager son papa, la gamine était toute chamboulée. Bon, ce n’était pas exactement la vérité, dans la mesure où ce qui lui faisait mal, c’était que cet enfant remplacerait obligatoirement Teresa et forcément, Mikayla n’était pas d’accord là-dessus. Elle ne voulait pas qu’une chose pareille n’arrive et c’était tout normal. Elle, elle ne pourrait jamais oublier que c’était elle qui avait causé la mort de cette sœur si merveilleuse qu’elle avait eu. Alors elle ne voulait pas non plus que qui que ce soit l’oublie en contrepartie et c’était tout ce qu’il y avait de plus normal. Pourtant, elle aurait dû comprendre que jamais son père n’aurait pu oublier sa propre fille au profit d’une autre enfant. D’ailleurs, ce n’était même pas encore dit que c’était une fille. Mais Mikayla, blessée et plongée dans son égoïsme profond, ne voulait rien savoir. Elle n’avait pas besoin de savoir. Elle s’en fichait de toute façon. Comme elle l’avait dit à son père, aujourd’hui, à ses yeux, il était mort et elle ne voulait plus rien savoir …

« Elle va rester Eden et ne tant fait pas on va bien se comporter … ». Mikayla haussa un sourcil. Bien se comporter ? Elle en doutait. Tout ça parce qu’elle était en présence d’Ashley en fait, du coup elle se doutait bien qu’elle ne risquait pas de bien se comportait. Pourtant, elle devrait faire des efforts parce qu’Eden avait déjà l’air de ne pas trop l’aimer. Mais bon … Ça c’était une toute autre histoire. « La môme c’est la fille d’Eden, donc ma cousine, j’crois qu’elle a dix ans un truc comme ça. Elle l’a faite adopté lorsqu’elle l’a eu, c’est pour ça que j’ai jamais su qu’elle exister. J’ai appris son existence lorsque je suis rentré l’autre jour … Et bien sûr que tu vas rester. Je ne vais pas non plus te foutre à la porte. Et tu restes aussi longtemps que tu veux ». La … Ok, donc Eden avait une fille. Mikayla avait visiblement loupé un épisode puisqu’Ashley n’avait jamais mentionné qu’elle avait une cousine qui vivait avec elle. La gamine avait donc été élevée par une famille adoptive et se retrouvait maintenant de nouveau chez sa mère … Bien. C’était étrange. Mais considérant que ce n’était pas ses affaires, Mikayla se contenta de hausser les épaules et de se lever à la suite d’Ashley.

Elle était quand même bien contente d’être tombée sur une fille comme Ashley. Elle avait beau toujours critiquer sa tante, elle était comme elle : généreuse, avec le cœur sur la main et une volonté d’aider son prochain. C’était sans doute pour cette raison qu’elle avait dit à Mikayla de rester, puisque rien ne l’y obligeait, la jeune femme s’étant clairement incrustée. Un léger sourire – sincère pour une fois – naissant sur les lèvres de la belle jeune fille, elle s’empara de sa valise, sans protester au fait qu’Ashley avait pris son sac. Elle ne tenait pas vraiment à insister sur le fait qu’elle était bien plus forte que sa meilleure amie, par crainte de la vexer. « Tu viens on va préparer ton lit … Dis tu es sur que tu ne veux pas en parler ? De ta belle-mère toussa ! ». Suivant Ashley en direction de l’un des deux escaliers de l’auberge – celui qui menait à l’appartement et non aux chambres réservées aux clients – Mikayla réfléchit un instant. Avait-elle envie de parler ? Pas vraiment non. « Boarf, pas franchement … ». Se mordant la lèvre un instant, elle fit cependant marche arrière. Ashley lui avait souvent reproché son silence et elle voulait lui montrer qu’elle était reconnaissante de l’héberger pendant quelques temps. Soupirant, elle finit par céder et par accepter de lui parler. « Tu te souviens quand je t’ai dit que ma sœur était morte, quand j’étais encore enfant ? Eh bien … Ma belle-mère est enceinte. Elle cherche à remplacer Teresa. Enfin … Voilà quoi ». Arrivée dans la chambre d’Ashley, Mikayla ne put s’empêcher de sourire. « Putain, chouette la décoration ! Les Gryffondor te félicitent la naine ! ».

I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Sérieusement, elle devait avoir une conversation avec Ashley ? Une vraie conversation, style confidence entre copines ? Mon dieu mais c’était atroce et elle avait envie de se pendre rien que d’y penser. Mais en même temps elle pouvait bien comprendre qu’Ashley veuille un peu la questionner puisqu’elle, elle lui disait tout. Inversement, Ashley ne savait strictement rien de Mikayla. Elle savait où elle était née, mais elle ne savait pas sa date d’anniversaire par exemple, puisque Mikayla refusait de la révéler. C’était un peu normal quand on pensait que sa mère était morte le jour où elle était née et que donc il n’y avait rien à fêter. Ashley aurait sans doute pu le comprendre … Si Mikayla lui avait dit la vérité. Elle s’était juste contentée de dire que sa mère n’était plus là, sans avouer qu’elle était morte en lui donnant la vie. Quant à sa sœur, Ashley savait juste qu’elle était morte, elle ne savait ni comment, ni quand, ni pourquoi. Et surtout, Ashley ne savait pas que sa meilleure amie était un loup-garou. Sa nature même, elle la lui cachait depuis cinq ans. Par crainte sans doute qu’elle ne la rejette, allez savoir. Fréquenter une créature du diable ne la tentait finalement peut-être pas.

« C’est une conasse ta belle-mère … Franchement ! ». Oui, elle le savait. Et pourtant, la jeune femme se contenta de hausser les épaules, comme si de rien était. Après tout, elle avait de la chance d’avoir un père toujours en vie. Mais elle ne supportait pas l’être inférieur. Elle n’avait aucun droit d’être dans cette famille. Elle n’en faisait pas partie. Et si elle croyait qu’un jour elle deviendrait la pseudo mère de Mikayla, elle pouvait toujours courir Mikayla n’avait jamais eu de mère, mais elle préférait toujours encore cela à l’être inférieur qui n’était finalement rien à ses yeux, si ce n’est un parasite agaçant qu’elle aurait aimé foutre dehors de chez elle. Malheureusement, avec un bébé en route, il était clair qu’elle ne risquait pas de s’en débarrasser avant longtemps. Et Mikayla la soupçonnait d’avoir fait tout ça exprès pour que son père ne puisse plus la mettre à la porte. Bien entendu, l’idée que son père puisse être amoureux d’elle et être heureux ne lui venait pas en tête. Après tout, il pouvait bien être heureux sans un autre bébé dans sa vie, pour faire honneur à Teresa n’est-ce pas ? Oui. Bien.

Enfin bref. Mikayla se rendait finalement compte que c’était bien la première fois qu’elle voyait Ashley en dehors de l’école. Elle était déjà venue aux Trois-Balais avec elle, mais jamais dans l’appartement de sa tante et encore moins dans sa chambre. Finalement, elle était bien contente de voir un peu de plus de son amie. Même si inversement, elle n’inviterait jamais Ashley chez elle. De toute façon, elle avait détruit sa chambre en partant et elle avait tout cassé sur son passage alors elle n’aurait plus grand-chose à montrer à la jeune femme. Mais Mikayla devait avouer qu’elle aimait beaucoup sa décoration. Le fait d’intégrer les couleurs des Gryffondors était une bonne idée. Surtout quand on savait l’attachement qu’avait la louve-garou à sa maison et à son crew. « C’est mon chez moi ! Ma tante en a eu l’idée». Ah, la tante. Ashley lui avait souvent dit qu’elle avait des réactions bizarres mais finalement elles étaient super ses réactions, si elles consistaient à péter un câble et à repeindre la chambre en rouge et or. Enfin. Souriant en se rendant compte qu’elles étaient en train de parler décoration comme des chiffonnières, Mikayla devait s’avouer amusée par la situation.

« Ah il faut que j’te dise, Maylis, ma cousine, ne croit pas en la magie. Evitons de lui faire faire des cauchemars, elle dort dans la même chambre … ». Ah … Bon. De toute façon, c’était rare qu’elle fasse de la magie en dehors de l’école, elle avait été élevée de manière moldue, alors la magie … C’était finalement un peu facultatif. Il faudrait juste qu’elle fasse attention à ne pas dire de bêtises en parlant de magie. Et qu’elle fasse attention à ne pas dire de gros mots. Et … Bon, sinon ne pouvait pas la foutre dans la cave la gamine, jusqu’à la fin des vacances ? « Ok, je dirais rien. Mais tu crois pas qu’elle va finir par se demander d’où il sort ton lit et pourquoi est-ce qu’il est devenu plus grand ? Enfin j’dis ça, j’dis rien, j’obéis aux ordres ma chère ». C’était bien parce qu’elle était chez elle en invitée hein, sinon tout le monde savait qu’elle n’obéissait à personne et qu’elle n’écoutait jamais le lutin. Elle adorait, c’est vrai mais elle ne l’écoutait pas, non, ça jamais. Elle faisait même l’inverse de ce qu’elle lui disait et résultat elle finissait par le regretter par la suite.

« Mika … Pourquoi tu es partis de chez toi ? Enfin ton père … Tu t’entends bien avec lui non ? ». Ah. Question qui fâche encore. S’asseyant sur le lit, la jeune femme garda longtemps le silence. Oui, elle s’entendait à merveille avec son père, mais c’était avant qu’il ne lui annonce qu’il allait avoir un autre enfant. Elle lui en voulait presqu’autant qu’à sa belle-mère finalement, il ne méritait pas de sort différent. « En tout cas je suis super contente que tu sois là ! ». Mikayla sourit un instant avant que son sourire ne s’évanouisse. Elle était bien trop gentille aujourd’hui, mais elle avait un cœur après tout, il ne fallait pas l’oublier. Après un instant de silence, elle finit cependant par se ressaisir. « Merci pour tout Ash’. Tu sais, je m’entends bien avec mon père, c’est vrai, mais il est en train de se faire une nouvelle famille et je n’en ferais plus partie. C’est sa famille, pas la mienne. Ma famille elle est … partie. Mais finalement, ma famille, c’est vous. Ludolf, toi, le crew. Vous êtes ma vrai famille ». Oh, séquence sentiments, sortez-les violons ! « Bon … On fait quoi ? Parce que là, dans cinq minutes, on va pouvoir sortir les mouchoirs. Non pas que je compte pleurer. Mais te connaissant, c’est toi qui ne va pas tarder ».

I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Finalement elle était très contente de venir chez Ashley pour le coup, parce qu’il fallait bien le dire, elle ne risquait pas de s’ennuyer. De toute façon, Ashley avait cette façon d’être qui faisait qu’on ne pouvait jamais s’emmerder avec elle. Et puis même quand elle n’allait pas bien, elle était toujours joyeuse, à l’inverse de Mikayla qui était toujours en colère. Mikayla se demandait bien comment elle faisait. Elle avait perdu ses parents et elle ne s’apitoyait pas sur son sort. Mieux, elle semblait réussir à surmonter cela. Bien entendu, Mikayla se doutait que ça avait était difficile pour elle mais elle avait réussi à surmonter cette épreuve et elle semblait se sentir plus forte aujourd’hui. Du moins Mikayla avait cette impression parce qu’elle avait était présente pour Ashley quand celle-ci allait mal. Quoi qu’il en soit, maintenant elle était obligée de se dire qu’Ashley et elles étaient tellement … différentes. Si bien qu’elle se demandait comment la jeune femme faisait pour la supporter. N’importe qui, à sa place, l’aurait envoyée chier. Pourtant, elle, elle lui ouvrait la porte de chez elle – bon de chez sa tante mais quand même – sans même lui poser de questions. Enfin si, elle posait des questions. Mais elle n’attendait pas obligatoirement de réponses, du moins.

Mikayla haussa simplement un sourcil quand Ashley déclara qu’elle dirait à Maylis qu’elle n’avait pas vu que son lit avait toujours eu cette taille. Moui, bon, cette petite n’était sans doute pas bête non plus, il ne fallait pas exagérer n’est-ce pas. Enfin. Préférant ne pas intervenir – ça ne la regardait pas – Mikayla garda le silence, laissant le soin à Ashley de faire la conversation … Comme d’habitude en fait. Et la jeune femme ne s’en priva pas. Suite à la remarque concernant les règles, Mikayla ne put s’empêcher d’éclater de dire, d’un rire franc qui était assez surprenant, la connaissant. Ah, Ashley. Comique dans l’âme, la petite. Mais en effet, si Mikayla voulait qu’Eden la laisse rester chez elle, elle devrait respecter les règles. « C’est promis, je resterais aussi sage que possible, quand ta tante sera dans le coin ». Et elle le ferait, soyez en certain, parce qu’elle voulait quand même être appréciée d’Eden. Après tout, elle n’était pas stupide, il ne fallait pas croire, elle savait ce qu’il y avait en jeu. Si Eden ne l’aimait pas, elle pouvait aussi demander à Ashley d’arrêter de la fréquenter ce qui serait dramatique.

La conversation dériva bien vite sur des choses plus … Sentimentales. Mon dieu, mais quelle horreur ! Elle allait finir traumatisée à force de parler de choses sentimentales. Oui, elle venait clairement d’avouer qu’elle aimait Ashley, qu’elle aimait Ludolf et qu’elle aimait le crew. Ce n’était pas un scoop, mais qu’elle le dise, c’était tout autre chose. Ricanant lorsqu’Ashley évoqua les serpentards, elle changea cependant rapidement de sujet, bien trop mal à l’aise avec celui qui était en train de se discuter en cet instant. Nom de Dieu. Il ne manquait plus que les larmes, les mouchoirs et les violons là … « Tu sais, chérie, il est un peu tôt pour programmer le prochain fight. Je ne suis même pas sûr que mon nez s’en soit totalement remis. Et puis, il fait laisser à la salope le temps de faire autre chose qui justifiera que je l’emmerde. J’attends le contrecoup. C’est pas marrant d’être la seule à faire des coups vaches. J’aimerais bien avoir une adversaire à ma taille. Alors j’attends de voir ce qu’elle me prépare pour se venger ». Oui, elle parlait bien de Rebekah Peperroni, son ennemie jurée. Elle ne savait même plus pourquoi elle la détestait à force. Mais elle la détestait, ça c’était sûr. « Tu sais que je ne refuse jamais quelque chose à manger, ma chère. Ce serait une excellente occasion pour réfléchir à notre prochain coup tordu. Pour après la vengeance de Peperonni, bien sûr ». Mwahaha. Elle allait prendre chère, cette catin.

I confess, I need help ♪

Mercredi 3 novembre 2021

« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. »

Ah, ce qu’elle pouvait s’sentir bien avec Ashley. Elle était mignonne la p’tite. Alors que les gens normaux, ils auraient plutôt tendance à fuir Mikayla et putain ça pouvait s’comprendre, elle, elle était venu s’coller comme une sangsue à elle. Faudrait un jour qu’elle lui d’mande pourquoi. Parce qu’à la base, au tout début, Mikayla elle était qu’avec Ludolf et un jour le p’tit lutin blond était venu lui coller dans les pattes et sans qu’elle capte trop comment, elles étaient devenues inséparables. Et à cette époque, Mikayla elle avait d’ja une réputation de fouteuse de merde, de méchante et de c’que vous voulez. Alors pourquoi est-ce qu’Ashley était venue la coller et faire amie-amie avec elle … C’était une question à laquelle elle n’avait pas d’réponse parce qu’elle avait jamais d’mandé. Mais un jour, elle le f’rait. Peut-être. Si elle était bourrée. Histoire d’avoir une excuse sur le pourquoi du comment elle abordait cette conversation. Elle voulait pas paraître émotive et sentimentale vous comprenez. Ca aurait été trop chelou qu’elle aborde ce sujet en étant sobre. Ca aurait été … Traumatisant en fait.

« Le truc c’est que Peperroni passe ses vacances avec l’autre conasse qui est tombé dans les vapes et qui lui sert de meilleure amie et elle les passes aussi avec Karwynn. Ils se cassent en Italie à ce que j’ai pu entendre … Donc ton contre coup tu peux encore l’attendre hein ! ». Ouais eh bien … Elle s’en foutait un peu, sans vouloir vexer Ashley évidemment. Ce que Peperroni pouvait faire de ses vacances elle s’en tapait totalement puisqu’elle, elle passait ses vacances avec Ash et que ça, c’était trop cool. Alors c’que Perroni faisait elle s’en foutait. Elle allait peut-être profiter d’son copain. Avec lequel Mikayla avait couché bien entendu. En même temps, avec elle, ce serait plus rapide de faire la liste des gens avec qui elle avait pas couché. Mais bon, juste pour dire. Et puis en plus ça l’arrangeait que Jenkins soit H.S. Parce que bon, chaque fois qu’il y avait un truc avec Peperroni, y avait forcément Jenkins dans le coin et elle frappait fort cette connasse. Non pas que Mikayla n’ait pas l’habitude des bagarres, mais bon, se battre avec quelqu’un d’aussi fort qu’elle, ça pouvait être douloureux. Et Jenkins en était la preuve. Alors putain ça pouvait être que bénéfique pour Mikayla qu’elle soit plus en état d’lui cogner dessus. Mauvaise foi bonjour !

Et soudain, sans qu’elle ne s’y attende, elle vit Ashley se relever d’un bon et la prendre par la main. Oh, on se calme là, tout doux la naine. Se laissant entrainer, non sans avoir grogné quelque peu pour montrer son mécontentement, Mikayla suivit Ashley en bas. Elle s’installa sur une chaise devant le bar, alors même qu’Ashley s’activait à lui préparer une assiette avec des gâteaux et un verre de whisky pur feu. Attrapant le verre, elle le leva en même temps qu’Ashley et lui sourit. « A toi ! Parce que … J’sais pas pourquoi mais parce que ! Tu peux toujours noyer ton chagrin ! Et si ça te convient pas, j’ai d’autre alcool ici ! ». Ricanant, Mikayla cogna son verre contre celui d’Ashley mais elle n’ajouta rien et vida son verre d’un trait. Elle aurait d’autres occasions d’trinquer, c’était pas pressé, pour l’moment, n’est-ce pas ? Attrapant alors un gâteau qu’elle fourra presque tout entier dans sa bouche, ce qui lui fit des joues d’hamster, Mikayla s’fit la remarque qu’elle avait bien d’la chance d’être autant aimée, alors qu’elle était si … Elle-même, quoi.

*
* *

Près de deux heures plus tard, la présence des deux filles aux Trois-Balais était d’venu une évidence. C’était l’bordel. Vraiment, c’était l’bordel. Y avait des cadavres de bouteilles partout – puisque les filles avaient pris toutes les bouteilles presque vides d’Eden et les avaient versées dans un récipient pour faire un mélange chelou – et en plus, une bouteille c’était brisée sur l’sol. Mais comme elles étaient trop saouls pour nettoyer, elles avaient laissé. Présentement, Mikayla était debout sur l’comptoir, en train de danser sur une musique inexistante, si ce n’était que c’était elle qui était en train d’chanter. C’était assez … Catastrophique. Oh, elle avait une très belle voix et elle chantait très bien contrairement à son professeur de défense contre les forces du mal, mais elle avait le hoquet alors forcément, sa chanson passait pas très bien. Evoluant en rythme sur le bar, elle finit par glisser et par chuter d’un étage, sur le sol, derrière le comptoir. D’abord sonnée, le souffle coupé, elle s’mit cependant rapidement à rire comme une pauvre idiote. « P’tain Ash, dis-moi d’puis quand on s’est pas autant amusées ? J’ai l’impression que ça fait longteeeeeeeemps ». Oui, oui. Retourne dormir ma fille, retourne dormir, ça ira mieux après.