-Tu es en retard.
-A koza je pojeli moj pasoš.

Les deux associés éclatèrent de rire tendis que Williams, pendu aux bras de sa mère, redécouvrait son père après trois ans de séparation. En effet, l'élevage de dragon étant interdit en Grande-Bretagne, son paternel avait été obligé de s'éxpatrier à l'étranger afin de laisser libre cour à sa passion. Meneur d'homme inné, il employait une centaine d'hommes dans son ranch. Cependant, les accidents étant fréquent dans cette profession difficile, les homme de main de son père était quotidiennement renouvelé. Louis Lods, par sa qualité de chef d'entreprise, avait dévellopé une certaine paranoïa à laisser son exploitation à la charge de ses sous-fifres, et ce peu importe la durée de son absence, tant le souvenir de la Grande Guerre était présente, avec son lot de vol et de désolation. Will' a donc vécu une enfance où il ne voyait son père seulement durant durant les vacances scolaires, quand sa mère avait assez d'argent pour leur payer le voyage. Bien sûr, la famille aurait pu vivre en Serbie, si il n'y avait pas eu les poules...
Williams entamait son cinquième printemps lorsqu'il avait découvert ses pouvoirs. Chargé de nourrir celui-qui-tue-le-basilic, le jeune Lods avait oublié de verrouiller la cage après avoir accomplis son devoir. Il n'avait pas eu le temps de faire plus de deux pas que le bruissement d'ailes l'avait fait sursauter. Véritable tempête de plume, le coq poursuivit le gamin durant une trentaine de seconde avant que les ululements sur-aigus ne s'estompent. Notre jeune héros garde un souvenir très net de ce jour-là, tant la sensation de puissance avait été intente lorsqu'il avait compris que la bouillie sanglante qu'il avait devant les yeux était son œuvre.

   L'enfance de Williams... Elle n'avait pas été de tout repos pour le jeune homme qui, en l’absence de frère ou de soeur, menait un tas d'étrange expérience dans sa chambre. Il trouvait aussi que ses parents ne lui laissaient pas assez de liberté. Son père étant absent  et sa mère travaillant à temps pleins, une gouvernante sexagénaire ne cessait de la suivre dans les recoins de sa maison de peur que l'enfant dont elle avait la charge ne se blesse. Le plus beau moment de son enfance est certainement le jour où le jeune homme, encore préadolescent à l'époque, avait reçu de Poudlard sa lettre d'inscription. Instant magique où il s'était rendu compte qu'il serait libre de tout contrôle parental là-bas et qu'enfin il pourrait s'épanouir sans leur regard empreint de reproche pour la moindre folie.

   C'est ainsi que toute la famille, son oncle servant de passeur pour accéder au monde sorcier, s'était rendue sur le chemin de traverse afin d'acheter les fournitures nécessaire à la première année de Williams. C'est durant ses achats que ses parents l'étonnèrent le plus, ne lui refusant aucun achat. Pour tester leurs limites l'adolescent avait même demandé une des assiettes magiques de Fleury et Bott. Ces génies avaient commercialisés une gamme de couverts qui se remplissaient de nourriture toute les dix minutes, pour le plus grand plaisir des lecteurs qui ne voulaient pas bouger de leurs sièges. Enfin, formant un petit cortège, les Lods s’étaient rendus chez Ollivander. Trouver une baguette fut long et difficile mais, après quatre explosions de vitres, une baguette d'aubépine composé d'un cœur de dragon et mesurant 23 centimètres l'avait choisi...
 La première année à Poudlard fut riche en rebondissement, le jeune homme se trouvant un don pour la potion. C'est en parti pour cela que les camarades de Will’ apprirent à le craindre. Menant des expériences dans son dortoir, il s’améliorait aux grés de ses lectures et de l’enseignement de ses professeurs. Les fioles de préparation,  contenant divers ingrédients qui étaient parfois affinés depuis plusieurs mois, étaient ensuite expédiées au hasard dans le château, ce qui donnait chaque jour du travail à l’infirmière. La plus drôle avait certainement été celle où Taylor Smith avait été pris d'une érection d’une douzaine d'heures sans que personne ne sache pourquoi. Depuis on le surnommait le "bandeur". Pauvre mec.


   « -J’ai bien réfléchie et je pense que c’est le métier qui me convient le mieux. En plus j’ai obtenu des résultats optimaux en botanique, soins aux créatures magiques et potions, ce qui m’ouvre la porte de la plupart des écoles d’éleveur. Puis je sais très bien que c’est ton rêve, que je reprenne le flambeau.
-Qu’il en soit ainsi… Mais trêve de mondanité, on  doit encore s’occuper de ce pansedefer. »
Ils étaient tout les deux à califourchon sur les barrières de l’enclot, une bière à la main, à discuter de l’avenir. Père et fils, proche malgré les trop rares moments passé ensemble, avaient développé un lien unique qui était sublimé par une même passion pour les cracheurs de feu.
Ils se laissèrent tomber au sol, dans le repère de l’animal, en même temps qu’une dizaine d’employés. Ils réagissaient comme une seule entité, leurs gestes ayant été perfectionné de manière quotidienne.

Neuf baguettes furent tendues.
Neuf sorts furent jetés.
Huit sorts arrivèrent à entraver le dragon.

Williams, qui devait dérober l’œuf du pansedefer, ne pu éviter la queue de son majestueux ennemi. Il fut projeter contre l’enceinte de l’enclot, bousculant au passage un des jeteurs sorciers. L’enchantement fut rompu et retrouvant la possession de ses membres, le cracheur de feu se mit à la recherche de sa progéniture. Formidable masse de muscles, il bondit au-dessus du rempart humain qui s’était dressé pour protéger le Lods. Le voleur d’œuf avait les membres brisés par le choc. Conscient, par malchance, il ne pu qu’écarquiller les yeux quand un torrent de flamme s’abattit sur lui.

Il était prêt de minuit lorsqu’un hurlement sur-humain déchira le silence de St-mangouste.

"Vous avez eu de la chance d'être protégé par du cuir de dragon."

Williams suivait du regard la femme, incapable de se lever pour lui faire ravaler ses propos. Il était immobilisé par diverses sangles afin que durant sa reconstitution magique chaque os soit à sa place. Son père, à sa droite, s'était assoupi un peu avant l'aube, tant le stress l'avait laissé faible.

"Malheureusement, nous n'avons rien pu faire pour votre jambe. Elle était carbonisée, irrécupérable. Alors...

L’infirmière, une dénommée Turner, fit apparaître un miroir. Elle le prit doucement et, reflétant le moignon du Lods, baissa les yeux.

"Je suis désolée... Des médicomages viendront tout à l'heure, vous êtes un cas unique. On ne peux faire repousser votre jambe. C'est bien trop endommagé. Si vous êtes d'accord pour qu'un gobelin fabrique une prothèse, cligner des yeux deux fois..."

***

« -Alors fils, c'est comment ?
-Disons que j'aurais plu besoin de batte pour l’entraînement de Quidditsh... »

Will esquissa un sourire, campé sur ses jambes. Il déambulait dans les couloirs de l’hôpital en compagnie de son père, ce dernier lui servant de béquille de fortune quand le besoin se faisait sentir.

« Ils ont fait un travail formidable, mais j'ai quelques difficultés pour relever le genoux. Comme ça, regarde... »