Isaac marcha lentement et en boitant jusqu'au portail de l'école. Il avait donné rendez-vous au Trois Balais à son cher ami Gellert dans quelques minutes. N'aimant pas être en retard à ses rendez-vous, il 'avança vers la grille d'un pas résigné. Sortant sa baguette, il commença à marmonner les formules élémentaires mise en place à Poudlard pour pouvoir sortir. On entendi une suite de bruit légers et lourds, puis un petit éclair parcourut l'ensemble du portail. Il tourna la poignée et sortit rapidement. Il se retourna et recommença la réactivation des enchantements. Nous étions en période de paix, et à vrai dire, ils étaient plutôt mineurs. Il salua les Aurors qui arrivèrent vers lui d'un air soupçonneux. Il ne supportait pas que le Ministère se mêlent des affaires de Poudlard depuis son enfance. D'ailleurs, ils n'aimaient guère le métier d'Auror. Comment des sorciers aussi doué pouvaient donner leur allégeance à une Instruction comme le Ministère de la Magie. Isaac n'aimait vraiment pas travailler à l'aveugle et encore moins obéir. Pourtant il était persuadé qu'il aurait fait un bon Auror. Il boita en direction de l'allée, et d'une voix maussade déclara aux Aurors :

"Non, je ne cache pas de meurtrier sous ma cape. Et de toute façon, même si c'était moi, j'aurais commencé par les pions du Ministère..."

Grognant et boitant dans l'allée de plus en plus sombre, il remarqua que les Aurors n'aimaient pas du tout son ton. Il prit dans sa poche intérieur des racines anti-douleur que lui avait confié le professeur de Botanique et les avala. Sa jambe lui faisait atrocement mal. Les Aurors se rapprochèrent de lui, d'une manière un peu trop supérieur à son goût. Le premier, dont le visage était masqué par les ténèbres lui parla tout aussi méchamment qu'il l'avait fait.

" Monsieur Holmes, sauf votre respect, vous devez mesurer le poids de vos paroles face à un employé du Minis..."

Il ne lui laissa pas finir sa phrase. Dans un tourbillon de cape suivit d'un CRAC sonore, il transplana sans lui laisser le temps de finir sa maudite phrase. Quelle belle bande de cowboys.
Il réapparut dans l'Allée principale de Pré-Au-Lard, dans un craquement un peu moins lourd. Plusieurs élèves marchaient et profitaient des vacances, déjà à cette heure tardive. Isaac boita en direction des Trois Balais et lança à deux Serdaigles qui se tenaient la main en rigolant :

" Vous feriez mieux d'être à Poudlard avant le couvre feu, ou je vous jure que vous allez passé le reste des vacances à changer des Rats en Veracrasse M. Smith. "

Boitant, il ouvrit la porte des Trois Balais sans se soucier le moins du monde du Serdaigle qui râlait. Il se dirigea de sa démarche particulière jusqu'au comptoir et vit que Gellert n'était toujours pas arrivé. Il s'installa dans un coin sombre et commanda deux Bière au Beurre. Lui et Gellert étaient un peu accro à la boisson, il fallait qu'ils se calment. C'est pourquoi il avait choisi les Trois Balais plutôt que la Tête de Sanglier. Aux Trois Balais, on discutait, à la Tête de Sanglier, on se saoulait. C'était leur devise depuis longtemps. Il posa ses fesses sur la chaise et attira une autre chaise d'une table qui étaient occupé par des Serpentard. Ces derniers se tournèrent vers lui avec un oeil effronté. Puis quand ils s'aperçurent du voleur de chaise vide, ils reprirent leurs discussions. Oui oui; c'était bien mieux comme ça. Les deux bières se posèrent et il paya rapidement. La politesse l'obligeait d'attendre son ami.. Or il n'en avait pas. Il avait abandonné avec Gellert depuis longtemps ces codes sociaux complètement stupide. Il commença à boire une gorgée, au même moment, la porte des Trois Balais s'ouvrit...

Isaac l'observa de son regard si particulier. Un sourire cynique s'était dessiné sur ses lèvres. Il appréciait énormément Gellert, mais il le trouvait encore plus porter sur l'alcool que lui. A en juger par ses yeux légèrement vitreux et l'odeur qui ne trompait pas, il avait du commencer sans lui. Se massant sa cuisse blessé machinalement, il but une autre gorgée, plus lente cette fois-ci. Il devait parler des récents évènements avec Gellert. Il voulait connaître l'avis de son ami en la matière. Aussi, il observa d'un oeil mauvais deux Aurors du Ministère qui venait de rentrer dans la salle. Pas qu'il n'aimait pas les Aurors en particulier, seulement il était totalement contre leur présence à Poudlard. L'histoire avait montré qu'on ne pouvait pas toujours faire confiance au Ministère. Et, de plus, il était un peu en froid avec la majorité des membres.
Un anti-conformiste, voilà ce qu'était Isaac. C'était surement pour ça qu'il les méprisa du regard. Il reporta ensuite son attention sur son ami. Il avait plutôt l'air en forme et heureux. Bien que des grains de poussière jaunes brillaient sur ses épaules, témoignant qu'il avait fait un séjour dans un endroit mal lavé. Certainement la Tête de Sanglier. Il se réinstalla correctement et rebut encore une gorgée de Bierre Au Beurre. Le breuvage le rassura et il se redressa pour mieux parler.

" Hé bien. Je n'aime pas trop savoir le nez du Ministère dans les affaires de Poudlard si tu veux mon avis. Les mesures sont démesurées pour la situation de départ. Ce n'est pas parce que Harry Potter a passé l'arme à gauche qu'on doit nous soumettre cette bande de babouin qui n'est pas capable de voir un Mage Noir quand il en voit un. "

Il oubliait parfois que Gellert et lui avait travaillé pour le Ministère. Gellert en tant qu'Auror, et lui en tant que Chercheur au Département des Mystères. C'était surement un juste retour des choses que de détester un métier qu'on avait abandonné...

" Et au fait, comment c'est passé tes interrogatoires? Personnellement, j'ai refusé d'en effectuer. C'est une méthode que je ne cautionne absolument pas. Certains en ont profiter pour martyriser ces pauvres élèves. Si j'avais été présent, je serais intervenu... Et vu que la Directrice Adjointe m'a déjà dans le collimateur... "

Isaac continua de se masser la jambe, sa douleur diminuant au fur et à mesure que son cerveau entrait en ébullition. Il adorait être en présence de Gellert. Ce dernier le stimulait dans ses réflexions, et ainsi, il avait un peu moins mal à la jambe. Quand il repensait, le monde était en train de bien mal aller. On retournait ciel et terre parce que Harry Potter était décédé. La présence des Aurors à Poudlard était stupide. Ils n'avaient même pas réussi à empêcher la mort d'une élève, prouvant qu'ils étaient ainsi inutile...
Mais les Professeurs non plus n'avait pas réussi à empêcher cela. Isaac avait fuit l'affaire le plus possible. Car il savait que si il s'engageait là dedans, il ne lâcherait plus l'affaire. Il n'arriverait plus à dormir, plus à faire cours correctement. C'était mieux ainsi. Après tout, les Aurors étaient sensés être qualifiés non?
Il se massa un peu plus la jambe et termina sa Bière. Décidément, il n'avait pas prévu de boire. Pourtant ses réflexions le faisait entrer dans un cercle de vice infernal. Levant sa baguette, il commanda assez bruyamment un Whisky Pur Feu, assez pour que les Aurors du Ministère se retourne, comme dérangé par le bruit. Il se pencha alors vers Gellert d'un air amusé.

Tu penses que ces jeunots font le poids face à nous?

Souriant cyniquement, il commença à boire un verre de Whisky. Son instinct lui souffla que c'était le premier d'une longue série. Ils n'étaient pas prêt de se

Isaac écouta les paroles de son ami et resta pensif. Non, le Ministère n'avait effectivement rien à faire à Poudlard. Et en plus, il avait eu vent de comment s'était déroulé les interrogatoires. Sa jambe lui fit de plus en plus mal sous l'effet de l'agacement. Fouillant dans sa poche intérieure, il y trouva une de ses nombreuses racines à effet légèrement psychotrope pour calmer la douleur. Il l'avala d'une traite et sentit ses sens se brouiller un instant. Il avala une gorgée de Whisky Pur Feu, puis se détendit. La douleur commença légèrement à disparaître, laissant la salle devenir un peu plus accueillante sous l'effet secondaire euphorisant des substances. Il évalua les présents d'un oeil maussade. Si jamais un Mage Noir pénétrait à l'instant dans la salle, il aurait le temps de faire un carnage avant qu'on est le temps de l'arrêter. Il observa son ami, continuant d'écouter ses paroles avec attention. Gellert était du même avis que lui, comme toujours. Après tout c'était normal non? Quand on partage le même Dortoir, les même cours pendant des années, puis qu'on se retrouve encore à Poudlard comme deux vieux amis, il n'est pas nécessaire d'être un pro en Légimencie pour deviner ce que l'autre a derrière la tête. Il observa la salle, tout semblait aller pour le mieux pour le moment. Les deux Aurors semblaient pris dans une grande discussion, leur jetant un coup d'oeil de temps en temps. Isaac se demanda ce qu'ils étaient en train de mijoter. Surement une conversation dénudée de sens, qui devait d'ailleurs plus ou moins ressembler à celle d'Isaac et Gellert, mais certainement en plus... Stupide.
Il se redressa et regarda son ami avant de reprendre une gorgée de Whisky. Il manqua de tousser, mais ne voulant pas gâcher sa virilité, il se retint.
Voulant changer de sujet, il observa Gellert et poursuivit.

En parlant de magie, il faudrait qu'un jour je te montre quelques sortilèges que j'ai appris chez les Amérindiens. Ce qui est étonnant avec eux, c'est qu'ils ne discernent pas la Métamorphose des Sortilèges et des Potions. C'est extrêmement étrange, mais très instructif. Tu devrais aller y faire un tour avec Elizabeth. Le pays est magnifique et les gens sont chaleureux. Je suis sûr que ça lui plairait de passer quelques vraies Vacances hors de Poudlard avec son père.

Il continua de boire un peu. Il savait que Gellert n'aimait pas trop les jugements brutes concernant l'éducation de sa fille. Et il avait raison. Mais Isaac avait dit cela plutôt sur le ton amical et du conseillé. Il n'allait pas le prendre mal. S'adossant tranquillement sur son fauteuil, une scène attira particulièrement son attention. Un Serpentard d'aspect âgé venait de se lever de sa table et se dirigea d'un air colérique vers un groupe de Poufsouffle. Il renversa la moitié de la Bière au Beurre sur le visage du pauvre étudiant. Isaac haussa un sourcil. Ils ne devaient pas avoir remarqué que le Bar contenait deux Aurors du ministère et deux Professeurs. Pour leur part, ils étaient que très peu visible avec Gellert, et assez discret. Quoi qu'il en soit, il regarda Gellert d'un air surpris, et se redressa un instant. Les Aurors se retournèrent, mais n'intervinrent absolument pas. Ils restèrent à leur table, placide et curieux. Surement qu'il voulait savoir comment Gellert et Isaac allaient gérer la situation... Le Serpentard commença à lever à nouveau la Bière Au Beurre sous les ricanements de ces camarades. D'un geste lent, Isaac leva sa baguette sur la bouteille et marmonna quelques paroles incompréhensible. La bouteille commença à trembler dans les mains du Serpentard, qui fut surpris. Puis elle se tortilla comme sous l'effet d'une douleur invisible et commença alors rapidement à se métamorphoser en une espèce d'Araignée velue et immonde. Il émit alors un cri, jetant l'Araignée au sol. Il sortit sa baguette et commença à viser l'araignée d'un air supérieure. Isaac fit tourner sa baguette d'un geste lent et vague. L'araignée disparut, pour laisser place à une tortue. Le sortilège qu'envoya le Serpentard rebondit et frappa l'estomac de ce dernier. Il se mit alors à vomir au milieu de la salle, sous les rires de tous, et les reproches du serveur qui s'avançait vers lui à grands pas. Les Aurors observèrent la scène d'un oeil neutre. Isaac se réassit tranquillement, il s'était à peine lever.
Il regarda Gellert avec un sourire amusé puis poursuivit sa conversation comme si il ne s'était rien passer.

Tu vois Gellert, le problème des étudiants d'aujourd'hui, c'est que dès qu'ils se sentent en difficulté, ils préfèrent réfléchir avec leurs baguettes plutôt qu'avec leur cerveau... Or t'as déjà vu une baguette gagner une partie d'Echec magique toi?

« Je me demande même si parfois certains élèves possédaient des cerveaux car ils n’ont aucun talent apparent surtout les Serpentard comme l’autre boulet qui vient de faire vomir. N’empêche que ces imbéciles d’Aurors n’ont rien fait… Ils me déçoivent de plus en plus, dire que j’ai un jour fait partie de leur Caste. »


Isaac le regarda un instant, réfléchissant rapidement aux paroles de son vieil ami. Il avait l'habitude de faire comme si les choses se passaient pour le mieux. Feindre était surement un de ses plus grands talents. Il releva la tête et étendit sa jambe sur une chaise en silence. Décidément, elle lui faisait un mal de chien. C'était insupportable. Son frère Archimède était convaincu que sa douleur était désormais psychologique. Qu'elle était une expression de sa dépression refoulée. Mais ça, il n'aimait guère en parler. Même avec Gellert qui était son meilleur ami. Pourtant Occlumens, Gellert arrivait cependant à deviner le fond de ses moindres pensées sans envahir son esprit. C'était comme ça, mais Isaac avait entièrement confiance en lui. Il se mit à grogner, ne trouvant pas de position correcte pour sa jambe, il reprit des racines psychotiques qu'il avait volé dans la Serre de l'école. La directrice adjointe lui avait donné un traitement limité, et son frère freiné les prescription. Il la mâcha un léger moment, sa vue se troubla puis tout lui paru plus clair et limpide dans son esprit. Il était prêt à la confidence. Ignorant les quelques regards qui trainaient encore sur lui, il se pencha pour murmurer à Gellert.

« On peut être Auror et un imbécile. Ces deux choses sont visiblement compatible. Combien d'Auror j'ai vu qui étaient scolaire, mais stupide et qui y sont arrivés. Et combien j'ai vu de gens intelligent se faire recaler sous prétexte qu'il n'entrait pas dans la conformité du Ministère... C'est pour ça que ça ne m'a jamais intéressé. Je me demande comment tu as fait pour réduire tes libertés à ce point Gellert... Je ne peux que te féliciter, parce que tu dois sacrément leur manqué, même si tu n'étais pas toujours d'accord avec ses grattes papiers de haut fonctionnaire... »

Il continua à se masser. Malgré les racines, sa douleur n'avait que très peu diminuée. Il grimaça et baissa un peu plus la voix.

« Ma jambe est un calvaire depuis que Léda est revenue dans ma vie. Si j'en parle à mon frère, il serait capable de me faire interner à Ste Mangouste ce crétin... Il refuse de continuer à me prescrire des Racines de Liane d'Argent. Je suis obligé de les voler dans la serre, et la prochaine étape est la réserve de la Maîtresse des Potions... Et vu que je sais que tu n'es ni mon frère, ni ma mère, tu ne vas pas me faire la morale sur le sujet. J'ai juste besoin d'en parler. Son retour me perturbe plus que je ne le pensais. Et tu me connais, je suis incapable de parler à quelqu'un sans que ma présence entraîne des dégâts collatéraux. Rappelle toi au Chaudron Baveur... »

Il faisait référence au soir où Léda était parti d'Angleterre. Isaac avait aussitôt filé au Chaudron Baveur, avait bu une bouteille de Whisky Pur Feu à lui tout seul, et jeter la bouteille à travers le miroir du fond. La brigade d'intervention magique avait du intervenir, et il avait évité un procès et un licenciement grâce à l'intervention de son ami Gellert, alors Auror du Ministère. L'affaire avait été étouffé, malgré le fait que deux agents du Ministère avaient fini à Ste Mangouste parce que leurs bras étaient changé en pince, et que l'un avait subi une grave intrusion mentale. C'était son frère qui avait soigné le cas. Il ne lui avait plus parlé pendant deux mois, et c'était retrouvé en détention provisoire à Azkaban, avec pour seule visite celle de Gellert et d'Elizabeth...

« Je suis incapable d'être apprécié sans lui ruiner sa vie. »

Les mots étaient partis plus vite qu'il n'avait pensé. Chose qu'il ne faisait qu'en présence des personnes à qui il accordait une confiance infinie.

« Oui, je me rappelle très bien mon vieux. Et je sais que depuis ce jour-là, tu as muri donc je sais que tu ne péteras pas un plomb comme la dernière fois. Bref, explique-moi ce qu’il se passe. Pourquoi tu lui gâcherais la vie ? »


Isaac se redressa en arrière de sa chaise, pensif et observa Gellert un instant. Il avait mûri? Certainement pas. Son frère se plaisait souvent à lui rappeler qu'ils étaient tous deux das un complexe de Peter Pan. C'était pathétique mais néanmoins, ça avait le mérite d'être vrai. Il observa Gellert et recommanda deux Whisky Pur Feu. Son ardoise devait atteindre l'Evrest, mais ça ne lui posait que très peu de soucis. Le barma arriva, prit la commande et repartit. Il s'amusa à faire tourner sa canne à côté de lui tout en se balançant sur sa chaise d'avant en arrière. Il devait soit répondre, soit esquiver le sujet. Le mieux pour le moment était d'éviter le sujet. Car il savait que l'alcool agissait parfois comme un Veritaserum. Il reposa les pieds correctement et observa son meilleur ami un instant, puis il reprit :

« Disons que j'ai souvent tendance à ruiner la vie des gens qui me sont trop proche. Ho et je ne parle pas de toi. Tu es l'exception je pense qui confirme la règle si on peut dire ça ainsi. »

Les Whisky arrivèrent et il but une longue gorgée en silence. Il fit une légère grimace qui lui était propre, puis il pencha la tête sur le côté comme il avait l'habitude de le faire lorsqu'il réfléchissait. Son cerveau entra en irruption, observant cette fois-ci les deux Aurors, puis il déclara à Gellert en parlant vite.


« La tâche sur l'épaule droite du premier désigne qu'il est soit Papa depuis pas longtemps, soit qu'il couche avec une femme qui perd du lait maternelle ce dont je doute. Regard nerveux, main qui tremble sous l'effet du manque d'alcool. Son parasite de gamin est un accident qu'il a du mal à assumer. Il a du arrêter l'alcool, mais il n'a pas pu résister à une journée de congé. Le deuxième porte une alliance mal nettoyer, signe qu'il 'y prend pas soin. Surement à cause de l'infidélité. Son regard est porté vers les 7eme année, et la serveuse. Sa main se porte souvent à l'endroit où se trouve sa baguette car c'est un bagarreur. On peut le voir avec les contusions qu'il a sur la joue droite, qui signifie qu'il s'est battu il y a peu, mais pas avec un Mage Noir car les coutures de sa veste au niveau du coude sont abîmées, signifiant un travail de bureau pénible et intensif. Sa démarche noble et pédante témoigne un Sang Pur et une fierté pour cela. Il n'est ici que pour tremper son bout, et il n'hésitera pas à draguer des élèves âgées si tu veux mon avis. »

Il se tourna vers Gellert, le regard profond et triste, comme souvent lorsqu'il était sous l'emprise de l'alcool. Il le regarda quelques instants puis repris.


« Ils sont en équipe depuis peu. Ils se tiennent à une distance respectable l'u de l'autre, et ne se parle que très peu. Chacun est là pour son vice ce soir. L'un l'alcool, l'autre l'adultère. Ils font simplement croire qu'ils sont là par mesure de sécurité mais n'ont pas le droit d'intervenir. Sinon, ils n'auraient pas hésiter à s'attaquer à moi pour montrer leur supériorité. »

Isaac s'appuya doucement sur le dossier de sa chaise et avala une autre longue gorgée de Whisky rapidement. Il continua de se masser la jambe avec intensité. Cette science de la déduction pouvait être perçue comme un atout par son entourage, c'était un calvaire. Il pouvait définir le métier, la fonction, l'âge, et le rôle d'une personne rien qu'avec des détails. C'était son fardeau. Et l'alcool fragilisait tout ça.

« Tu vois, je ne peux pas passer une seconde sans analyser. Je ne peux pas regarder quelqu'un sans comprendre commet il fonctionne et comment il pense. Archimède est pareil. Pire peut être. On est des Sociopathes. Des personnes sans attaches réelles. Commet veux tu que je puisse rendre la vie de quelqu'un un peu plus belle? »

Il termina son verre d'un coup sec et leva le bras avec énergie pour en commander un autre, sous le regard malveillant des deux Aurors, dont l'un buvait au moins autant que lui. Il était d'une humeur massacrante ce soir. Il se tourna vers les deux Aurors et s'exclama :


« J'aimerais bien que l'alcoolique de service et son fidèle compagnon roi de l'adultère arrêtent de nous regarder en pensant. Un, vous pensez mal, deux, vous m'empêchez de réfléchir. »

Ils le regardèrent un instant et se dirigèrent vers eux. La soirée ne faisait que commencer.

« Ton analyse est excellente. Je pense que tu aurais fait un bon Auror, tu aurais du t’inscrire et t’engager avec moi. On aurait fait une vraie team de winners, qu’en penses-tu ? »


Alors que les deux idiots d'Aurors étaient en train de se rassembler vers eux, il but encore une gorgée de Whisky. Il adorait Gellert, mais sa résistance à l'alcool et sa patience sans limite l'agaçait au plus au point. On aurait pu dire qu'ils étaient complémentaires. C'était aussi surement pour ça qu'ils étaient amis. Ne pouvant rester là à écouter quelqu'un, Gellert le faisait avec une perfection sans égale. Lui pour sa part, il ne pouvait s'empêcher de provoquer, de chercher et de parler aux gens tout le temps de manière cynique et déplacé. Mais heureusement Gellert était habitué à ses remarques. Aussi, il répondit en reposant son verre de Whisky.

« Tu sais très bien que ça ne m'a jamais intéressé. Je n'obéis à personne. J'aurais pu devenir Auror, ou Médicomage. Mais devoir des comptes pour le service d'une institution, c'est pas vraiment mon style. Et tu connais mes méthodes. Je veux absolument savoir la vérité sans se soucier des moyens pour y parvenir. Je me serais fais virer par le Ministre de la Magie en personne au bout du premier mois. »

Il resta tranquillement là, assis devant son verre, à attendre que les deux Aurors viennent leurs tenir compagnie. Il fit tourner sa canne comme un enfant, et observa les deux personnes assez massives de prêt depuis sa chaise. L'un d'eux était en colère, et l'autre semblait avoir eu une discussion intensive avec le premier pour l'empêcher de déclencher une stupidité. Visiblement, le premier avait échoué dans sa tentative désespérée de convaincre la furie du premier. Ils s'arrêtèrent devant leur table, et jugèrent les deux personnes en face de lui. Isaac continuait de jouer avec sa canne, ignorant la présence des deux Aurors comme un enfant de 10ans qui veut ignorer ses parents. Il termina son verre de Whisky et écouta Gellert répliquer :

« Messieurs, je vous conseille de retourner à vos places car vous êtes un peu de trop parmi nous. De toute façon, vous êtes peu dignes de nous affronter car vous êtes indignes d’être des Hommes de Loi… Des vrais Aurors auraient intervenu pour un incident comme celui qui vient précédemment de se passer. Si mon ami, ici présent, ne s’était point intervenu, vous auriez eu un blessé sur la conscience.»


Il y eut une bref période de silence, puis l'homme qui semblait le plus en colère, ne se calma pas le moins du monde. Au contraire, la façon dont lui avait parlé Gellert, tel un mentor semblait l'exaspérer encore plus. Il se contenta simplement de se baisser, et parla d'une voix si basse que seul les deux anciens Gryffondors purent l'entendre.


« Indigne de vous affronter? Vraiment? Dans ce cas, rendez-vous tout les deux dans une demi-heure, derrière la Cabane-Hurlante pour un duel à l'amiable. A moins que vos os ne soient trop vieux pour se déplacer jusque là bas. »


Isaac but une autre gorgée et regarda son ami dans les yeux, signifiant : "Tu vois tu es toujours trop gentil". Il connaissait son point de vue sur la condition humaine. Isaac ne croyait pas en la bonté de l'homme. C'était un conte pour enfant. L'homme était égoiste, et tourné uniquement sur lui même dans son désir de survie dans ce monde hostile.
Alors Isaac, le regarda, d'un air faussement choqué, et s'exclama pour que tout les badauds qui les observaient puisse entendre :

« Comment ?! NON Monsieur, nous ne vous accompagnerons pas dans un coin sombre pour une partie à quatre ! »

Il se tourna vers l'assemblée et d'un geste théâtral déclara fit tourner sa canne pour exprimer sa fausse-surprise. L'auror en question le regarda dans les yeux, puis d'un air arrogant, posa ses gants en cuir sur la table, signe d'un désir de duel chez les sangs purs. Stupides codes sociaux.

« Vous avez trente minutes. »

Isaac grimaça et répliqua en se tordant le visage dans une grimace.

« Gnagnagnagna »

Ils sortirent rapidement et Isaac se tourna vers Gellert, qui dans sa grande sagesse n'avait pas bougé d'un pouce. Il le regardait d'un air enjoué. Ce désir d'action avait fait naître en lui des sentiments enfouis. Ca lui rappelait quand ils faisaient lemur la nuit pour aller affronter des Serpentards à des heures tardives.
Il le regarda d'un air suppliant et enfantin :
OnyvaOnyvaOnyvaOnyva?

« Tu sais très bien que ça ne m'a jamais intéressé. Je n'obéis à personne. J'aurais pu devenir Auror, ou Médicomage. Mais devoir des comptes pour le service d'une institution, c'est pas vraiment mon style. Et tu connais mes méthodes. Je veux absolument savoir la vérité sans se soucier des moyens pour y parvenir. Je me serais fais virer par le Ministre de la Magie en personne au bout du premier mois. »

Ce vieux débris qui était son meilleur ami avait toujours le dernier mot, ce qui faisait toujours sourire le vieux Gellert qui connaissait par cœur Isaac… En effet, il savait parfaitement que si celui-ci avait rejoint l’Ordre des Aurors, il n’aurait pas pu tenir plus de quelques jours sans se rebeller car il haissait l’institution même s’il ne le montrait que très peu. Normal en fin de compte… Intérieurement, il se disait qu’heureusement que les deux hommes s’étaient connus et s’en étaient retrouvés dans la même Maison, même année et même dortoir à Poudlard car ainsi ils avaient pu forger ce lien indestructible qu’était leur longue amitié. Ils étaient plus que complémentaires et se ressemblaient comme deux frères. Bref, alors que les deux Aurors s’étaient rapidement approchés de leur table, Gellert avant de répliquer aux néophytes qui se trouvaient face à lui, avait jeté un coup d’œil en coin à son ami qui était en train de jouer avec sa fidèle canne comme un jeune enfant s’émerveillant d’un côté qu’il aurait reçu à Noël. Ça faisait rire le vieux Sullivan qui avait répliqué aux deux Aurors en parlant comme s’il était leur mentor et qu’ils étaient indignes de venir les affronter de la sorte. Gellert avait rapidement su qu’il avait fait mouche là où ça faisait mal, c’est-à-dire la fierté de ces deux Hommes de Loi… L’Ordre des Aurors comprenait des Hommes de Loi, fiers qui combattaient l’Injustice et les Forces du Mal pour le bien du Monde de la Sorcellerie mais aujourd’hui l’objectif de l’Ordre avait radicalement changé et Gellert était bien content d’avoir quitté l’Ordre avant de connaître la Déchéance Totale de celui-ci… Au jour d’aujourd’hui, les Aurors n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes qui étaient actuellement obligés de défendre Poudlard alors qu’ils pourraient être sur le terrain à la recherche de Mages Noirs… En d’autres termes, les Aurors d’aujourd’hui étaient des Frustrés de la Vie…

« Indigne de vous affronter? Vraiment? Dans ce cas, rendez-vous tout les deux dans une demi-heure, derrière la Cabane-Hurlante pour un duel à l'amiable. A moins que vos os ne soient trop vieux pour se déplacer jusque là bas. »

C’étaient les paroles de l’Auror le plus en colère des deux, il avait parlé d’une voix basse pour que seuls son collègue, Gellert et Isaac puissent l’entendre mais cela ne faisait nullement peur au vieux Gellert qui ne put s’empêcher de sourire d’un air moqueur. Non mais pour qui ils se prenaient ces deux entêtés qui servaient strictement à rien. Ils méritaient totalement une leçon… Nos vieux os ne peuvent plus nous supporter afin de nous déplacer jusque là-bas ? Très drôle mon gars, nous allons te montrer qu’il ne faut surtout pas sous-estimer ses anciens… Gellert surprit le regard de son ami, cela le fit sourire car il savait parfaitement qu’il était beaucoup trop gentil avec les deux idiots d’Aurors face à eux… Isaac regarda l’Auror d'un air faussement choqué et s'exclama pour que tout les ivrognes qui peuplaient les Trois-Balais et ceux qui les observaient puisse entendre :

« Comment ?! NON Monsieur, nous ne vous accompagnerons pas dans un coin sombre pour une partie à quatre ! »

Gellert ne put se retenir et éclata d’un rire moqueur sans quitter les Aurors du regard. Ceux-ci ne semblaient guère apprécier le coup d’Isaac mais l’Auror qui leur avait parlé retira ses gants noirs et les avait déposés sur la table… C’était le signe de défi chez les Sorciers et sitôt cela fait, ils prirent congé d’eux non sans oublier de leur dire de se pointer dans trente minutes. Gellert les regarda sortir puis se tourna vers son meilleur ami qui commençait à jubiler et lui demandait d’y aller d’un air enfantin. Cela fit sourire le vieil Auror qui sortit sa baguette et murmura pour son ami tout en jouant avec la baguette entre ses doigts :

« Ça va me rappeler le temps où on s’amusait à botter les fesses des Serpents lors de nos duels nocturnes. Ces deux marmots vont comprendre leur douleur quand ils comprendront qu’il ne faut pas s’attaquer à leurs Aînés ! Allons-y !!! »

Sur ces mots, il se leva et but d’une traite son dernier verre de Whisky et sortit des Trois-Balais en compagnie de son vieil ami.

« Ça va me rappeler le temps où on s’amusait à botter les fesses des Serpents lors de nos duels nocturnes. Ces deux marmots vont comprendre leur douleur quand ils comprendront qu’il ne faut pas s’attaquer à leurs Aînés ! Allons-y !!! »

Souriant sadiquement, Isaac termina son verre d'un trait et rajouta l note sur l'ardoise de Gellert. Ce n'était pas pour l'ennuyer, c'était juste une habitude chez lui d'agir comme ça juste pour emmerder son vieil ami. Il fit tourner sa canne une dernière fois et se leva en boitant alors que quelques personnes les observaient. Cependant, la majorité des personne présentent avaient quitter leurs yeux curieux de leur table au moment même où les Aurors étaient partis, pensant surement que la querelle était terminée. Il boita machinalement vers la sortie et poussa la porte d'un geste simple mais élégant malgré son handicap. Il réajusta sa cape d'hiver. Les soirées commençaient à être humide et fraîches, et Isaac regretta presque de ne pas rentrer à Poudlard pour finir de se mettre la tête avec Gellert en parlant fort dans leurs appartements respectifs. Il serra le col de sa cape plus fermement, et se dirigea vers la Cabane Hurlante, lieu du rendez vous. Ils allaient être en avance. Tant mieux. Il s'avança en boitant dans les allées du Pré-Au-Lard, passant devant la tête de Sanglier. Arrivé devant, il lança un caillou directement dans la fenêtre du cabinet de son frère pour le faire chier. La pierre brisa le verre dans un bruit sourd, et on entendit les hurlements agacés d'Archimède.
Il ricana et disparut dans les ténèbres alors qu'il voyait son frère sortir sa tête en colère, et scander des insultes en le voyant boiter vers la Cabane Hurlante.

" Ouais ouais toujours un plaisir aussi Archi ! "

Il se retourna pour se concentrer sur son objectif. Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres. Il voyait déjà les deux silhouettes en train de discuter de manière agitées comme si ils préparaient une stratégie. Boarf, avec Gellert, ils n'avaient jamais eu besoin de Stratégie. Ils avaient toujours improvisés les soirs d'affrontements. Et ils s'en étaient toujours très bien sortis.
Il s'avança vers les deux silhouettes, déposant sa canne et sa cape sur le muret et déclara d'une voix calme, comme si il n'avait rien bu auparavant :

" Rebonsoir, bien on va la jouer court. Pas de sorts Impardonnables, pas de sorts mortels ou dangereux... Nous sommes civilisés. Le duel s'arrêtent quand les deux magiciens de chaque équipe respectives est désarmé ou K.O. Les closes du duels vous conviennent? "

Ils hochèrent la tête en guise d'affirmation et reculèrent de quelques pas, sortant leurs baguettes d'un geste sec, prêt à combattre. Isaac prit la sienne lentement et regarda son adversaire. Il avait hérité du plus colérique des deux. Tant mieux, sa vengeance n'en serait que plus... Personnelle.
Il recula en boitant pour se mettre à une distance respectable. Il plaça sa baguette en posture de duel, et fit à son adversaire qu'il était prêt. La tension augmenta son rythme cardiaque, et les effets de l'alcool se dissipèrent grâce à l'adrénaline. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas effectué un duel de courtoisie comme celui là...
Il regarda Gellert et lui sourit en abaissant d'un salue sa baguette respectueusement. Malheureusement, pendant qu'il effectuait ce mouvement, son adversaire en profita pour lui envoyer un maléfice orangé très rapidement.
Il se décala sur le côté et marmonna un anti-sort général. Il y eut un bruit d'explosion et le sortilège vola en morceau à quelques centimètres d'Isaac. D'après l'odeur et la couleur, il s'agissait d'un maléfice de saucisson. Basique pour un début, mais effectué avec une grande précision et une grande dextérité. Il se redressa, alors qu'une langue de feu fonça sur lui pour essayer de l'emprisonner tel un serpent et l'étouffer. Il marmonna quelques paroles et la langue de feu gigantesque se transforma en une flaque d'eau qui frappa le sol avec violence, éclaboussant tout les duellistes. Il continua de chanter dans une vieille langue et les éclaboussures se transformèrent en petits piques de glaces, qui, dans un mouvement sec, foncèrent vers son adversaire...